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Double troupeau Un système mixte ovins et bovins en races du pays

La famille Propin et leur bergère, Lucie Blanc, élèvent 550 brebis de races bouchères locales et 100 vaches limousines. Une mixité de production courante au nord de la Haute-Vienne.

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«Jusqu’en 2004, mes parents élevaient un double troupeau de 700 brebis et 200 chèvres sur 125 ha. Lorsque je me suis installé, nous avons acheté un troupeau de 25 vaches limousines inscrites et repris 52 ha attenants à l’exploitation. J’avais à cœur d’élever des vaches du berceau, explique Aurélien Propin. Avec ma mère Martine, nous exploitons aujourd’hui 257 ha à Val-d’Issoire, en Haute-Vienne. Toutes les terres reprises étaient des friches. Il a fallu remettre l’ensemble en état. » Le travail ne manque pas sur des systèmes mixtes : « Nous avons eu la chance d’embaucher l’an passé Lucie Blanc, une fille d’éleveurs, venue des Alpes. Elle gère de main de maître le troupeau de 550 brebis », apprécie Aurélien, qui s’occupe pour sa part des bovins et des cultures. Les chèvres ont été vendues au départ en retraite de son père en 2018.

Sélection limousine

Le troupeau de 100 mères de type mixte élevage répond aux attentes de l’éleveur. « Didier Tourniroux, technicien au contrôle de croissance 87, nous a beaucoup aidés. Nous avançons bien dans la sélection avec des premières ventes de mâles reproducteurs, l’achat en 2020 de Loto, un taureau au gène “sans cornes”, et des animaux dociles et de bonne conformation. » 50 % des vaches ont déjà vêlé au 1er septembre. Tous les vêlages de l’automne se déroulent à l’extérieur. Toutes les femelles mises à la reproduction sont échographiées en janvier, les vides sont réformées. Jusqu’à l’an passé, les veaux étaient vendus à moins d’un an. Ils sont aujourd’hui alourdis en broutards à l’aide d’un mélange fermier maison avec un coût de production moindre. « Les qualités maternelles et la docilité des animaux sont le fer de lance de notre sélection », souligne l’éleveur. Trois bâtiments d’hivernage en aire paillée ouverte ont été construits en 2006, 2010 et 2012.

 

un taureau au gène « sans cornes » a été acquis l’an passé. © Monique Roque Marmeys

Le troupeau ovin est stabilisé à 550 mères de races bouchères croisées dites « races de pays » avec du texel, du charollais et du suffolk. Les béliers, quant à eux de race pure, sont des charollais, des suffolk ou des charmois pour les agnelles. « Nous avons des agnelages et donc des ventes quasiment étalés sur toute l’année, explique Lucie Blanc. Trois lots de 120 brebis sont inséminés en rouge de l’Ouest pour des mises bas en septembre, octobre et décembre. Une lutte naturelle en septembre pour les brebis restantes et en octobre pour les agnelles conduit à des mises bas de février à avril.

Toutes les femelles sont échographiées et dénombrées. Les brebis avec un agneau sortent dehors, celles suivies de jumeaux ou de triplés restent à l’intérieur pour un meilleur suivi. Les agneaux avec un pic de vente à Noël et à Pâques sont vendus à 95 % sous label rouge Le Baronnet à la coopérative Limovin. Les brebis de réforme sont, quant à elles, négociées sur le marché au cadran de Mézières-sur-Issoire. Une conduite technique rigoureuse porte ses fruits, avec une prolificité de 162 %, une fertilité supérieure à 95 % et une productivité de 1,38.

 

Les vaches vêlent à partir du mois d’août en plein air. © Monique Roque Marmeys

Sécuriser l’avenir

« Malgré de bons résultats techniques pour nos deux productions, nous sommes tributaires d’une augmentation permanente des charges qui plombe le résultat final, note l’éleveur, soulagé par les stocks réalisés cet été, mais inquiet de l’envolée des cours des matières premières. Nous avons une petite marge de manœuvre pour gagner en autonomie alimentaire avec une gestion plus dynamique du pâturage et la réalisation de stocks de protéines en augmentant les surfaces en luzerne et méteil. Le facteur limitant reste la qualité de nos sols et la charge de travail. »

La famille Propin a investi dans la production d’énergie renouvelable en pensant à l’avenir de l’exploitation. 800 m2 de panneaux photovoltaïques recouvrent le toit du bâtiment construit en 2010. Pour ce faire, un groupe de 24 agriculteurs locaux a créé la société Amisoleil. Trois méthaniseurs ont également été installés par la SAS Bioénergie 123 regroupant une soixantaine d’éleveurs du secteur. Le Gaec consacre vingt hectares de cultures à cette production d’énergie dans laquelle il voit « une bouffée d’oxygène non tributaire du cours de nos productions animales. » Monique Roque Marmeys

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